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Le 3 juin, deux officiers de la Force Qods ont été assassinés à Deir ez-Zor... par Daech. Vraiment?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Deux conseillers militaires iraniens tués à Deir ez-Zor lors d'une embuscade tendue le 3 juin. ©RFI/Illustration

Pour une Amérique dont la plus grande base "aérienne" au Moyen-Orient, alias Israël, sort "agonisante" de la toute récente tempête balistique du mois de mai, et ce, en dépit des tonnes de CGU et de JDAM larguée sur Gaza, une Amérique dont la présence militaire en Irak relève d'un défi de tout instant, vu le nombre de frappes à la bombe, à la roquettes, au drone qui vise  ses convois militaires, ses bases et troupes du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest voire à Bagdad, la Syrie est un échappatoire,  surtout cet est de l'Euphrate où le trafic du pétrole et du gaz américain à destination du Kurdistan irakien et de la Turquie par Israël et Arabie interposés présente est un fond de commerce particulièrement juteux, permettant à la fois de financer Daech mais aussi ses troupes aux abois américaines qui n'ont où aller, en ces temps de morosité économique et de crise du système libéral. 

 Au sommet Biden-Poutine qui se tiendra très prochainement, il devrait en être d'ailleurs de cette supposée "coexistence" pacifique USA/Russie qui toute raison garder avait permis à l'époque de Trump aux Américains de multiplier leurs bases à Hassaké et à Deir ez-Zor avec certes quelques clashs au passage les opposants aux troupes russes mais sans plus. Sauf que en ce mai 2021, mois de toutes les surprises pour l'axe US/OTAN il s'est passé une chose parfaitement inouïe qui a bien pris au dépourvu des stratèges du pentagone lesquels avaient prévu au lendemain de l'investissement Biden d'élargir à 1500 le nombre de soldats américains en Syrie.

Depuis, ce chiffre a été atteint mais c'est insuffisant : insuffisant pour faire face à la Russie qui tend à faire de la Tartous une base de contrôle de la Méditerranée, et de Hmeimim, une nouvelle "Incirlik", quitte même à y déployer des Tu-22 stratégiques. C'est insuffisant aussi, si par malheur, les USA dont les soldats n'en peuvent plus d'encaisser les coups de la Résistance irakienne, se voyaient dans l'obligation, comme il en est question désormais de "se redéployer en dehors de l'Irak". Car "hors" de quelque chose pour le Yankée lambda, cela veut dire "à proximité". C'est ainsi que le retrait d'Afghanistan, équivaut à un redéploiement au Pakistan ou en Asie centrale et que quitter l'Irak revient " naturellement" à s'implante en Syrie. 

D'où sans doute cette idée folle vient à l'esprit des stratèges de pacotille du Pentagone de recruter de force et par FDS interposée les jeunes des tribus de Manbij. Rappelons que ce genre de recrutement est en vigueur depuis un bon bout de temps par ces agents kurdes des USA qui kidnappent les gens à Deir ez-Zor, à Hassaké,..., avant de les envoyer à al-Tanf subir des cours de "terrorisme armé". il y a al-Hol et ses 70 000 Daechistes puis al-Rukban et ses réfugiés qui, pris en otage par les américains, se livrent à du terrorisme pour quelques miettes de pain. 

Sauf que ce scénario de grossissement des rangs des mercenaires US en Syrie n'a pas tenu compte que Manbij tout comme les autres localités de la Syrie occupée a voté à l'unanimité Assad. Cela veut dire que pour ce septième mandat Assad à la tête de la Syrie, les tribus de l'Est ont opté pour la Résistance. la seconde moitié du mois de mai, alors même que Gaza frappait Israël de ses missiles, que les Palestiniens du Liban lançaient leur salve de roquettes contre le nord de l'entité et que même la Syrie, ayant déjà fait son baptême de feu anti-sioniste avec un missile M-600 tiré le 21 avril contef Dimona, s'y était remise en envoyant un drone kamikaze contre le Golan occupé, Manbij s'est levé contre l'occupation américaine, les armes en main. Dix jours de heurts sans précédent sous le nez et la barbe des officiers US, tremblotant dans leurs bases illégales et n'osant qu'aider les FDS depuis le ciel. Et la capitulation US au bout de dix jours avec cette décision du « Conseil civil de Manbij » de mettre fin au recrutement obligatoire des jeunes syriens, la levée de couvre-feu.

Evidemment, le conseil  contrôlé par les FDS et donc les États-Unis, a dit que la décision faisait écho à un "au calme" dans la région. Mais plus d'un analyste y voit le signe manifeste d'une impuissance,et surtout d'un choc qui aurait provoqué des manifestations massives anti US à Manbij, qui se sont très rapidement "dégénéré" en attaque anti FDS et anti-américaines.

La pérennité du mouvement est garantie surtout parce que les Yankee ont commis la faute de tuer "les gens de tribus" et qu'auprès de ces tribus, le sang devra être vengé par le sang. Et tout ceci mène à un autre fait rare et largement médiatisé ces jours en Iran, l'assassinat de deux "conseillers militaires " iraniens, à Deir ez-Zor lors d'une fusillade tendue le 3 juin non loin d'al-Mayadin. 

Selon le site Web South Front ce 3 juin, des éléments du groupe terroriste de Daech ont tendu une embuscade à un conseiller militaire iranien sur l'autoroute Homs-Deir ez-Zor. Selon des sources iraniennes, le conseiller, Hassan Abdollahzadeh, a été tué dans l'embuscade avec son garde du corps, Mohsen Abbasi. Ils ont été inhumés ce dimanche en Iran. Le double assassinat a été annoncé d'abord par le CGRI qui en a expliqué les circonstances, puis relevé par le commandant en chef du CGRI qui a présenté ses condoléances à l'occasion. Selon le CGRI, les terroristes n'en sont pas resté le 3 juin à l'assassinat de deux cadres supérieurs de la Force Qods puisque le lendemain  ils ont attaqué des postes de l'armée syrienne  à la périphérie de la ville d'al-Soukhna, dans l'est de Homs.

Sept membres du personnel de l'armée syrienne ont été tués. Puis, simultanément, des Takfiristes ont attaqué des postes contrôlés par les forces pro-gouvernementales à Faydat Abou Mouin'a, dans l'ouest de Deir ez-Zor en y tuant cinq combattants pro-gouvernementaux. Le coup a été donc bien organisé. Reste à savoir le pourquoi? 

Juste avant ce double assassinat, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), cité par South Front croyaient savoir que "les forces affiliées au Corps des gardiens de la révolution islamique  (CGRI) et aux Unités de mobilisation populaire irakiennes (Hachd al-Chaabi) fabriquent des lance-missile à baril dans la province de Deir ez-Zor" et que "les lanceurs sont fabriqués dans une base militaire située à la périphérie de la ville d'al-Mayadine, dans le sud de Deir ez-Zor" et que tout le processus se déroule "en, présence des experts militaires iraniens".

À quoi rime ce coup ? La Force Qods a bien exporté sur l'est de l'Euphrate le savoir-faire "balistique" et que les tribus de Deir ez-Zor, de Hassaké et pourquoi pas Manbij pourraient très bientôt s'en douter. Cela veut dire très clairement que la tempête balistique connue en Israël aura très forte chance d'être diablement sentie et vécu, à Conoco, à al Tanf ou encore à al Shaddadi soit trois des 33 bases que détiennent les USA sur l'Euphrate est. Reste à savoir si l'assassinat de deux officiers iraniens pourrait oui ou non arrêter le processus. Les Américains semblent y avoir cru... à tort.  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV